Liturgie pour le temp ordinaire
est christologique (IVe siècle); la troisième (dès «Sauve ton p e u p l e ») est une supplication psalmique tirée de l'office matinal (V e siècle) (ce qui n'exclut pas que le Te Deum soit aussi dit aux autres heures du jour!). On a très tôt considéré cett e hymne comme l'équivalent des confessions de foi, sans toutefois l'utiliser comme tel dans la célébration liturgique. Lu ther *, au XVI' siècle, le nomme das dri tt Symbolum oder Bekenntnis (à côt é des Symbo les des Apôtres et de Nic ée- Const ant inople). Ostervald* l'insère dans la liturgie neuchâteloise (NE 1713, 95). Bénédict Pictet * (en 1712) venait d'en donner une forme paraphrasée, en strophes, sur l'air du Psaume 89 (Genève 1562, mél odie d'un Maître Pi erre non encore identi fié). Nous chantons toujours cette forme stroph ique du Te Deum, dans «Psaumes et Cantiques », 358. Notre texte du Te Deum est établi d'après la version latine et la traduction que donne BE 1955 (70) qui suit en partie OD 1961 (22). La disposition en dialogue avec l'assemblée a pour but d'animer ce texte qui ne saurait être monologué par l'officiant seul, tant il est une prière commune qu'il faudrait pouvoir chanter (ceci dit sans sous-estimer le cantique de Pictet). Prière d'intercession: Composition nouvelle; sur des éléments tirés de BE 1955 (330-332, passim). La sainte cène Liturgie eucharistique L' or dr e de la li tu rg ie eu ch ar is ti qu e es t ce lu i qu i s' es t impo sé da ns le s li tu rg ie s ré fo rmée s francophones depuis les publicati ons de Richa rd Paquier *, en 1931, 1933 et 1952: voi r GE 1945 (171- 178 ), BE 1955 (114-130 et passim), VD 1963 (37 -39 et passim) et ERF 1963 (36 -45, et déj à projet 1948). Cette célébration est réformée en ce sens qu'elle évite le piège d'un offertoire avant la prière eucharistique, qu'el le ne prévo it pas d'« act es manuel s» pendant le récit de l'instit ution, ni d'intercessions dans la prière elle-même et place l'épiclèse à la fin de celle-ci. Sur ces quatre points, la liturgie est en accord avec la plus ancienne tradition. En effet, un offertoire serait une sorte de «petit canon» préliminaire, doublant ce que la prière eucharist ique dit beaucoup mieux; les textes d'o ffertoire du nouveau Missel (repr is par Tai zé) supposent la doctrine de la trans sub stantiat ion. Grâce au Mémento, repris de EL Communion 1952 (29, 57ss et passim), avec BE 1955 (116s, A) et GE 1945 (173, mais là en conclusion de l'intercession), la célébration est située au départ dans une per spective de communion ave c toute l'Eglise, et l'on évi te de charger la prière eucha ristique de con sidérations qui ne font que l'encombrer et risquent de lui donner l'allure d'une célébr ation pro vivis et mortuis contre quoi la Réforme a légitimement protesté. En ce qui concerne l'épiclèse, on s'en tient à l'usage des origines en ne prévoyant qu'une seule épiclèse, placée à la fin de la prière. Cette ép ic lè se en gl ob e ai nsi la to ta li té de la cé lé bra ti on . El le le fa it en des te rmes dél ib ér émen t apostoliques (1 Co 10/16). Dans le nouveau Missel, l'épiclèse placée avant les Verba testamenti a pour but de les met tre en évi dence comme le momen t où s'o père la transsubstantiation, selon la compréhension romaine. Dans la plus ancienne tradition, c'est l'en semb le de la prière, dite au nom de to ut e l' as semb lé e (c f. le dia lo gu e au déb ut et l' Amen ch an té pa r to us, à la fi n!) , qu i es t con sécratoire . Dans la tradition des origines, le récit n'a pas été con sidér é comme le moment de la con sécration, et il ne saurai t l'être en liturgie réformée. Pour cette même raison, sa lecture n'est pas accompa gné e des gestes manuels de la fraction du pai n et de la présent ation de la coupe. La liturgie anglicane qui avait supprimé ces act es en 1549, les a rétablis en 1662, mais vi ent de les supp ri me r à no uve au (ASB 19 80 ) da ns se s qu at re pr iè re s eu ch ar is ti qu es (voi r ASB 19 80 A Commentary, 85). Pour nous, selon le vieil usage réformé, la fraction du pain et la présentation de la coupe se font au seuil de la communion, ce qui est logi que et souligne la four-action- shape mise en évidence par Dom Gregory Dix*, dans son célèbre livre The Shape of the Liturgy, 1945, schéma que nous rappelons à la page 218 de la Liturgie du dimanche et ci- après page 67: (1) Jésus prit du pain / prit la coupe.. . (2) et rendit grâces... (3) Jésus rompi t le pai n / présent a la coupe. .. (4) et les leur donna. Ainsi célébrée, la liturgie participe de la sobriété primitive. Elle est célébration du Père, mémo rial du Fils et demande du Saint-Esprit. C'est l'ensemble de la célébration qui est constitutif du 62
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