Liturgie pour le temp ordinaire

- 34 - La communion L'Oraison dominicale. Après l'Amen chanté de la grande prière, un bref silence indique que l'on va ent rer dans la part ie communion de la sain te Cène. Il faut éviter d'enchaî ner directement le Notre Père à la prière euc haristiqu e, privant ce tte dernière de sa doxologie — dont on a di t l'importance — ains i que de l'Amen des fidè les. Au seuil de la communi on, le Notr e Père est la prière par laque lle le Chris t nous apprend que nous sommes enfants de Dieu. 11 appartient donc à la partie de la liturgie qui prépare l'acte de communi on. En disant l'Or aison dominicale, l'Eglise se souvient que la communion est not re réconc ili ati on avec le Pèr e, par le Chr ist : tel s des fil s prodigues, nous sommes accueillis dans la joie du Père. La fraction du pain et la présentation de la coupe. C'est de bonne tradition réformée d'accompagner la fracti on du pain et la prése nta tion de la coupe d'une formule cal quée sur 1 Cor int hiens 10/16 (texte qui vient d'affleurer déjà dans l'épiclèse). Dans la litur gie roma ine, seule une prière dite à voix basse par le prêtre accompagne la fraction. Dans la liturgi e orthodoxe, cet acte s'accomplit également sans que l'assemblée puisse en avoi r connaissance, ni en voyant la fraction (l'autel est caché pa r l'iconos tase), ni en en tendan t le s pa ro les du pr être of fician t dans le ch œur . Il es t import ant de maintenir ici not re usage réformé. On se souviendr a que l'aote de la fracti on a été con sidéré comme suf fis amment symbolique, au liv re des Act es, pour que tou te la cél ébr ati on en ti re son nom (Actes 2/42 ). Cependant il do it êt re bien cl air que les paro le s de la li turg ie réformé e à ce momen t n'o nt pas une signif ication con sécrato ire — comme on l'a souve nt cru dans nos Eglises — mais correspondent à une simp le présentation du pai n et du vin, au mome nt où l'on s'apprête à les distribuer. La pr iè re de commun io n. On po ur ra it tr ès bi en imag in er qu e la commun io n so it do nn ée immédi at emen t ap rè s la fr ac ti on du pa in et la pr ésen ta ti on de la coupe. Ma is une né ce ss ité spi rit uel le pro fonde appell e ici une pri ère d'humi lit é où s'expr ime le sentiment d'i ndi gni té que l'on éprouve au moment de s'approcher de la tabl e sainte. On ne peut rece voir la communion au corps et au sang du Chri st sans reconnaî tre que c'es t l'effet d'une grâce imméritée. D'où la priè re du centeni er: «Sei gneur, je ne suis pas digne.. . » A la sui te de la lit urgi e anglicane, on a appelé cette requête «prière d'humble accès» (the prayer of humble access). L'expression n'étant pas très française, nous pré férons dir e désormais «pri ère de commun ion ». Cette pri ère doit êtr e brève; c'e st le cas des deux formes que nous proposon s. Au temps pas cal , nous leur avons pré fér é la «pri ère pour la paix» (Liturg ie des te mps de fête, p. 387), à caus e de son cara ctèr e pascal. Mais dans tou s les aut res temps, on devra it user tou jours de la même formul e pour que l'a ssembl ée puisse s'habituer à la dire à haute voix avec le past eur, sans y être spécialement invitée. On peut aussi utiliser le texte qui figure au N° 140 de «Psaumes et Cantiques ». L'Agnus Dei. Cette ancienne hymne qui nous vient de Syrie ne trouve sa plaoe dans la célébration eucharistique occidentale que vers la fin du VII' siècle: elle y figure comme chant accompagnant la fracti on du pain. La Réf ormat ion lut hér ienne en a fai t le chant de communion: l'a ssemblée l' en tonne au moment où l' of fi ci an t et se s ai de s commun ie nt (c f. Le it ur gi a, Ha ndbu ch de s evange li schen Go tt esdi enstes , 1955 , vol. II, p. 43 ). C' es t de cett e mani èr e que l' Agnu s De i s'insè re le mieux dans la li tu rg ie . Dans le s Eg li se s de la Réforme, il es t devenu le chan t de communion par excellence. La commun ion de s of fi ci an ts . El le se fa it pe ndan t que l' as semb lé e chan te l' Agnu s De i. En communiant avant les fidèles, le pasteur et ses aides n'exercent pas un droit de préséance, mais ils sont les premi ers à se reconnaî tre péc heu rs (cf . S. Paul dans 1 Timot hée 1/1 5b). Il fau t avoir re çu so i -même le pa in de vie pour pouvoi r le donner aux au tr es . On ob scur ci t ce tt e vé ri té élémentaire, lor sque — officiant — on cro it devoir communier le der nier. On ne fait alors que confondr e l'humi lit é avec la pol ite sse mondaine ; or, cel le -ci n'a rien à fai re à ce moment de la sainte Cène. L'Oraison dominicale La fraction du pain et la présentation de la coupe La prière de communion L'Agnus Dei La communion des officiants

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