Liturgie pour le temp ordinaire
- 30 - le dia logue, l'assemblée se trouve ple inement engagée dans la cél ébr ati on: l'expé rience mont re que les fidèles en sont très conscients. Le dialogue ne devrait donc jama is être omis. Quant à sa forme, il nous semble lég itime que l'o fficiant dise sa par tie et que l'assemblée cha nte la sienne (« Psaumes et Cantiques» 132, par exemp le), car il n'est pas usuel dans notre culte que l'of ficiant cha nte seul, tandis qu'il est hab ituel que l'a ssembl ée cha nte sa participa tio n respo nso riale . Si l'officiant chantait sa par t du dia logue, il devrai t ensuit e aussi chanter la pré face.. . En outre, le chant responsori al des fidèles donne à l'adhési on ainsi exprimée une tona lité joyeuse, du relief. Soulignons aussi la phrase centrale du dialogue: «Rendons grâces au Seigneur, notre Dieu» La pré fac e La pré face. Ell e remonte, dans sa forme, à la pri ère jui ve et nous rat tache d'une man ièr e vivant e à l'Eglise des origines; on la trouve dans les liturgie s de toutes les confessions. Il est désirable que l'officiant la prie en élevant les mains : c'est le geste de la prière antique, dans l'Ancien Testament déjà. Ce geste exprime parfaitement l'act ion de grâces dans laquelle l'Eglise proclame la grandeur de Di eu, da ns la que ll e aus si elle se vo ue au Se ign eur . Le ter me de pra ef atio si gn ifi e «p ro cl amat io n» , so us-en te nd u «de Di eu et de sa gl oi re », ma is au ss i «d ev an t Di eu , en sa pr ésence ». La pr éf ace pr end donc la dimension d' une confes si on de foi. On compr end ai nsi pou rquoi l'Egli se a hés ité longtemps à int roduir e le Credo dans sa liturgie du dimanche. Il peut arriver que celui-ci fasse double emploi avec la préface. C'est alors au Credo de s'effacer. Pourtant il n'es t pa s ques tion de lui contes ter sa pl ac e dans le cu lte; on admett ra simplement que sa récitation n'est pas absolument nécessaire chaque dimanche. La préface a quelquefois une dime nsion lyri que, mais elle est touj our s très disciplinée dans son langage et précise dans son con tenu doc tri nal. Le pri ncipe des préfaces variab les n'autorise pas l'o ffi cia nt à se lance r dan s des div aga tions de lou anges tou s azimut hs: sou s une forme ou sou s une autre, c'est touj ours la rédemption, et plus préc isément le mystère pascal, qui est au centre de la préface, précédé souvent d'une mention de la créa tion, œuvre première de Dieu. Comme tout e la pri ère eucha ris tique, la préface est adr ess ée au Pèr e. La lit urg ie propose quelques préfaces brève s pour les services qu i doive nt être bref s, mai s ce la ne signifie pa s qu'il faille abréger réguliè rement la liturgi e à ce moment... L'ac tion de grâc es a droit, dans la règle, à un minimum de développement. Le Sa nc tu s Le Sa nc tu s. Le s op in io ns so nt pa rt ag ée s qu an t à l' ép oq ue de so n in se rt io n da ns la pr iè re euchar ist ique. Cer tai ns pensen t que ce fut au IV` siècle , d'autr es, comme Jungmann, suppos ent que ce fut déjà beaucoup pl us tôt . Quo i qu'il en soi t, le San ctu s const itue, avec les par ole s qui l'introduisent, une très belle conclusion de la préface. Il vient en droite ligne de la liturgi e jui ve (cf. par exemple les prières du matin ou le Schemoné Esseré). Acclamation vétéro- testamentaire lé gè rement dé ve lo pp ée (E sa ïe 6/ 3) , le Sa nc tu s pe ut êt re pr ol on gé pa r l' ac cl amat io n né o testamenta ire du Bened ictus (Matthieu 21/9b). C'est l'usage assez génér al des litur gies anciennes. Le San ctu s rappel le à l'Egli se q u'e n cél ébr ant la glo ire de Die u, ell e s'unit au culte des anges ; Calvin aima it à dire du culte de l'Eg lise qu'il est «cél ébré en présence de. Dieu et de ses anges» (cf. Insti tution chrét ienne, passim, et Forme des prièr es ecclésiast iques, épîtr e au lecteur, in fine) . Quant au Benedictus, il rappell e l'entrée du Chri st dans la cité sainte, et donc sa venue parmi les siens. La pr iè re eu ch ar is ti qu e at te in t à ce po in t un pr emie r sommet . El le va ma in te na nt de ve ni r mémorial du Christ. Un moment de silence marqueopportunément cette étape. Le post - Le post-Sanct us. Que lqu es paroles de tra nsi tion forme nt la cha rnièr e ent re l'a ction de grâce s Sanctus et le mémorial. Sous des formes différentes, dans chacune des prières eucharistiques que nous proposons, elles disent que la Cène qu'on est en train de célébrer est instituée par le Christ et fait partie de son plan de salut.
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