Liturgie pour le temp ordinaire

- 25 - Su r le pl an de la cé lébr ation euchar is ti que, il en ré su lt e une confus ion cons idér ab le et une anarchie regre ttable. On ne fait plus la différence entre ce qui est réformé et ce qui est romai n, et cela ne peut que nuire aux progrès de l'oecuménisme. Le resso urcemen t dans la tradi tion anc ienne s'e st imposé, et il fau t s'e n réj ouir. Mais il fau t ve il ler main tenant à ne pa s tomber dans la confus ion do ct ri nale . La pa ru ti on réce nt e de la Li tu rg ie de Li ma qu i ac comp ag ne le do cume nt oe cumé ni qu e «Bap tême — Eu ch ar is ti e — Min istèr e» doi t nou s inc ite r à la vig ila nce et à bie n défin ir not re ide nti té confe ssi onnel e. Sur di ff ér en ts po in ts de la cé lé br at io n eu ch ar is ti qu e, no us de vo ns no us af fi rm er cl ai reme nt ré fo rmés . De pu is 19 57 , no tr e Commun au té de tr av ai l, to ut en pu is an t da ns la tr ad it io n occid ent ale qui est notre bie n commun ave c les Eglises romai ne, lut hér ienne et ang licane, a toujours veil lé à main tenir cette iden tité réformée. Dans la suite de ces note s expl icative s, nous nous eff or çons de mon trer en quoi la lit urgie euchari stique, tou t en étant const ruite selon la tradition, doit rester délibérément réformée. L'eucharistie des premiers siècles «Tou te la li turg ie eucharistique es t sortie de l' instit ution de la Cène comme de son ger me» (R. Paquier, Lit urgie de communio n, 1931, p. 11). Cette cer titud e est bien établie dep uis les gra nde s études lit urg iques du XIXe siè cle . Cél ébr ées aux origi nes dans le cad re d'u n repas, la fr ac ti on du pa in (a u dé bu t du re pa s) et l'ac ti on de gr âc es po ur la coupe (à la fi n du re pa s) sembl ent être unie s en un seul ac te déjà au temps où Marc et Matt hieu rédi gent, dans leur s Evang ile s, le réc it de l'i nst itu tion de la Cèn e: ils ome tte nt en effet , l'un et l'autr e, la men tion qu'on trouve chez Luc et chez Paul d'une manière identique, que Jésus prit la coupe «aprè s avoir soupé ». Selon Dom Gregor y Di x (The shape of the liturgy, 1945), la célébr at ion compor te dans son déroulement d'abord sept actions différentes: à la dernière Cène, en effe t, Jésus (1) prit du pain, (2) rendit grâces sur le pain, (3) le rompit et (4) le donna à ses discipl es en prononçant les paroles que l'on sait; ensuite, (5) il prit la coupe de vin, (6) rendi t grâces sur celle-ci et (7) la présenta en disant les paro les qui s'y rapportent. En se dégageant de l'agape — à une époque si ancienne que l'on n'e n décèle nul le pa rt la moi ndre tra ce — la céléb ratio n sub it un reman iemen t profond : absolument unanime, la trad ition liturgique de toutes les Eglises réduit ces sept actions à quatre: (1) la prépa ration du pain et du vin sur la table , (2) l'act ion de grâces simult anément sur le pain et le vin, (3) la fraction du pain et (4) la communion, pain et vin étant distr ibués ensemb le (op. cit., p. 45) . Il faut cependant souligner , avec le commentai re de la nouvel le liturgie ang licane (The Alternative Service Book, A commentary, 1980, p. 61) que l'on ne doit pas considérer ces quatre actes comme aya nt une importance égale; ils se divis ent plutô t en deux groupes où chaque fois le premier geste n'es t que préparatoire du second qui est le principal. Ains i, le fait de découvr ir le pai n et de remp lir la coupe précède tout nat urellement l'action de grâces; de même, la fraction du pa in et la pr és en ta ti on de la co up e sont le pr él ude à le ur di st ri bu ti on . Ce la fa it qu e la cél ébr ation se réduit fina lement à deux aspects fondamentaux: (1) la pri èr e d'actions de grâces (dont il sera surtout question ci -après) et (2) la communion. C'est ce que nous exprimons, dans la liturgie, par les titres Prière eucharistique et Communion, imprimés en caractères plus grands. C'est déjà vers la fin du premier sièc le que la célébration de la sainte Cène s'est structurée de la manièr e qu'on vient de dir e. Bien qu'instit uée par le Christ dans le cad re de la Pâque jui ve, ce n'est pas dans la liturgie de cet te célébr ation qu'elle s'est insérée par la suite, puisque la Pâque était annuelle, alors que l'eucharistie était hebdomadaire, voire même plus fréquente. On pense Ne pas perdre son identité confessionnelle Du Jeudi saint de Jésus â l'eucharistie de l'Eglise Apport de la liturgie juive

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