Liturgie pour le temp ordinaire

- 15 - TROISIÈME PARTIE : APRÈS LA PRÉDICATION Après la préd ication, et en réponse à l'Evangi le qui lui a été annoncé, l'Eglise s'engage dans une triple offrande à Dieu: — l'offrande de sa foi — sous la forme du Credo ou d'une prièr e de louange; occasionnellement par le rappel du baptême ; — l'offrande de son espérance — sous la forme d'une prière d'intercession pour l'Eglise et pour le monde ; — l'offrande de son amour — sous la forme d'un signe de partage des biens : la collecte. Confession de la foi La tradit ion liturgique de l'Eglise a ret enu deux textes de confession de la foi : le Symbole des apôtres et le Symbole de Nicée-Constantinop le. Le Symbole de s apôtres tire son origine de l'ancienne confes sion bap tismale romaine, d'où son car act ère cat éché tique. « En le confessan t, l'Egli se récite l'Evangil e dans lequel elle a été ens eignée . Elle se resit ue en quelque sorte au moment de sa rés urr ect ion bap tismale , elle se réengage dans ce qui a permis le baptême de ses membres » (J.J . von Allmen, Célébrer le salu t, page 207). Le Symbole de Nicée-Constantinop le, plus lyrique bien que marqué par les débats théologiques touchant la Trinité et la chr istologie, s'apparente davantage à une pr ière d'ac ti on de grâces. Seul Symbole commu n à l'Orient et à l'Occ ident, il est la confession de foi des services comprenant l'eucharistie. Mais la subst ance des deux tex tes étant la même, on ne saurai t exc lure la possibil ité d'u tiliser le Symbole des apô tres dans un service eucharistique s'il est mieux connu de l'assemblée. Dans le Symbo le des apôtr es, not re texte innove sur deux point s par rap port aux traductio ns usu elles. L'e xpressi on descendit ad inferos n'e st pas pleinement int elligib le dans sa traduct ion littérale « il est descendu aux enfers » ou « au séjour des morts ». Le mot « enfers » n'est plus perçu dans son sens biblique; si l'o n met «sé jour des mor ts », la «de scent e du Chr ist » est compr ise comme une répéti tion de l'a ffirmation déj à énoncée de sa mort. Le terme qui fai t dif ficulté est donc celui de « descente ». Si l'on accept e la formule très « spatiale » ascendit ad coelos, c'est parce qu e l'on pe rçoi t sans pe ine le ca ract èr e victor ieux de l'as cension qu i s'y expr ime. Po ur que l'expression parallèle desc endit ad inferos soit intelligible en traduction française, c'est son caractère polémique qu'il s'agit de mettre en évidence; d'où notr e traduction légèrement paraphrasée «il a forcé le séjour des mort s ». Cette traduction met en évidence le mystère du Sam edi saint qui va éclater au matin de Pâques: «il a forcé le séjour des morts; le troisième jour , il est ressuscité des morts ». C'es t d'ailleurs bien là le sens que les Pères de l'Eglis e donnent à la descente du Chri st aux enfers: c'est l'irruption du Seig neur tout-puis sant au royaume de la mort, et donc le début de la grande victoire pascale. Cf. déjà Apocalypse 1/18b. Une autre expression du Symbole des apô tres fait difficulté : c'est car nis resurrectionem. Le mot chair a, ici, la si gnificat ion fondamen ta le et pr emiè re de «cr éature» avec la connot at ion de faiblesse et de mortalité (cf. Esaïe 40/5: «Tou te chai r verra Dieu »). Ains i, carnis resurrectionem signifie « ré surrection de la créature » dans un sens cosmi que. On ne do it donc pas traduir e par «ré sur rection du cor ps », puisq u'i l s'agi t de l'ê tre tout ent ier. Mai s puisq ue «ré sur rection de la cré ature» n'e st pas clair et pourr ait laiss er cro ire à l'i dée d'une résur rec tio n uni ver selle ( ¢pokat£stasij p£ntwn ), nous avons traduit par « résurrection des morts ». Ainsi, nous sommes trè s prè s du mot «chair » dans son acc eption de «créat ure mor tel le» et nou s nou s alignons sur le Symbo le de Nicée qui dit précisémen t resurrectionem mortu orum. Nou s évi tons ainsi que ce passage donne lieu à des débats théologiques inutiles dans la confession de foi qui doit se limiter à l'essentiel. Les deux symboles Problèmes de traduction: Descendit ad inferos et C a r n i s resurrectionem

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