Liturgie pour le temp ordinaire

- 12 - Po ur co nc lu re la tr oi si ème le ct ur e, ce ll e de l' Ev an gi le , le s chor al s de la gr ande tr ad it io n luthér ienne s'imposent incontestablemen t : canti ques profondémen t bibliques qui célèbr en t Dieu et le Chr ist et chantent la foi d'une manièr e ton ique, ils ne saurai ent mieux ser vir le culte qu 'à ce momen t de la litur gie , en concl usi on des lec tur es et au seuil de la pr édi cat ion qui va actualiser le témoignage biblique. En su ivan t l' anci enne trad it ion de s troi s lect ur es et en pu is an t dans le tr és or hymnol og ique réformé et luthérien, on obt ient une litu rgi e de la Parole cohérente, vivante et claire, condui sant sans détours le culte vers la préd ication. Cette déma rche dela liturgie de la Paro le est en parfait acc ord avec ce que la Réf orme a vou lu remett re en lumièr e et qui est si bie n exp rimé dans les Actes du Synode de Be rne de 1532 : «La doct rine du salut tout en tièr e n'es t rien d'au tre que l 'un ique Parole éterne lle de Dieu, la bont é paterne lle et la mi séricorde qu' il no us a communiquée s pa r Christ , ce n'est rien d'a utr e que Jé sus-Christ lu i-même, qu i a été cr ucifié pour nos offen ses et qui, afi n que nous fus sio ns justi fié s, a été ressu scité d'e ntr e les mor ts » (chapitre II). Il co nv ie nt de fa ir e en co re qu el qu es re ma rq ue s su r ce rt ai ns as pe ct s de la li tu rg ie de la Parole. La str uct ure de cet te parti e du culte vis e à souder en un ensembl e cohér ent, par le moyen des élémen ts chant és, lec tur es bib liques et prédic ati on. Il ne fau t donc pas qu' une pri ère s'i nsè re, comme ce fut long temps le cas, entr e les lect ures et le sermon. Calv in prévoyai t une priè re avant la lec tur e de la Bib le ; ell e devai t « demande r à Die u la grâ ce de son Sain t- Esp rit , afi n que sa Paro le soit fidèlement exposée à l'honneur de son nom et à l'édifica tion de l'Eglise, et qu'elle soit re çue en te ll e humi li té et ob éi ss ance qu 'i l appa rt ient » (La fo rme de s pr iè re s, 1542 ). Nous donnons de tel les prièr es aux pages 108 et 109 . Au cours des âge s, cet te pri ère a pri s un autre con tenu, elle est devenue une pri ère de louange qui s'est insérée avant la prédicati on. Sans êtr e hétérogène à ce moment du culte, elle séparait indûment les lect ures de la préd ication. Il en était de même quand on rempl aça it cet te pri ère par la confe ssi on de foi . C'e st la lit urg ie de l'Egli se réformée de France (1948) qui, la premi ère, a sup primé la «prière avant le sermon » pour la remplacer par une prière brève avant les lectures. L' in se rt io n d' un e pr iè re de lo ua nge à ce moment de la li tu rg ie pr oc éd ai t ce rt ai nement du sentimen t que notre culte était trop peu axé sur la célébrat ion de Dieu. Mais la vrai e caus e de ce const at n'é ta it sans doute pas encore reconnue: elle résid ai t dans la rare té de la célébr ation eucharistique. Car le Seigneur lui-même a donné à l'Eg lise le moyen de lui rendre grâces comme elle le doit : ce moyen c'est l'eucharistie. On ve rr a pl us lo in que les él émen ts doxologiques ou d' ac tion de gr âces (Cre do ou pr ière de louange) ont leur place après la prédication. C'est aussi en fin de culte que nos anciennes liturgies plaçaient le Credo. Cette manière de faire donne à chaque élément sa juste place et laisse la liturgie de la Parole toute centrée sur la Bible. Sauf except ions fondée s dans le mouvement même d'une cél ébr ation (à Pâques et à Noë l; voi r «Litur gie des temps de fêt e »), l'ordr e des lec tur es (An cien Tes tament — Epîtr e — Eva ngi le) ne doi t pas êtr e mod ifi é, car même si l'on prêche su r la premi ère ou la deuxième lec tur e, c'e st le Chri st que l'on annonce, et ce la do it être atte sté pa r l'or dr e de s troi s lect ures, l'Evangi le constituant le sommet de ce «parcours» biblique. Les strophes psa lmi ques indiquées comme ac compagnement des lec tures sont des suggestions, en accord aut ant que possi ble ave c les péric opes des tro is ann ées. Mais on pourr ait imaginer pour chaque année des str ophes différ entes, répondant aussi exact ement que pos sib le à chaque lecture d'Ancien Testament et d'Epître. Réaliser cela eût compliqué considérablement la Un faux aiguillage: la «prière avant le sermon» La louange eucharistique L'ordre des lectures Les strophes psalmiques Des lectures à La prédication

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