Liturgie pour le temp ordinaire
- 11 - Lectio continua et lectio selecta Structure de la liturgie de la Parole L' apport hymnolog ique de la Ré forme DEUXIÈME PARTIE : LA LITURGIE DE LA PAROLE « Toute la tradit ion chr éti enne att est e qu' il n'y a pas de culte sans que Dieu y prenne la Par ole pour unir, conduire, avertir, fortifier et faire vivre son peuple. C'est cette Parole qui, d'abo rd, fait que le culte n'es t ni une quê te à l'aveuglet te, ni une convoitise , ni une illusion pieuse, mais une re ncon tre vi vant e. Le dimanche , l' Eg li se n'at tend pa s Godo t. Di eu pa rl e quand son pe uple s'as semb le. Le peuple y parle aussi, mais en réponse à ce que Dieu lui a dit et lui dit touj ours à nouveau. Et c'est grâce à cette Parole premièr e que la réponse peut être une parole vrai e auss i» (J. J. von Allmen, Célébrer le salut, 1984, page 138). Si toute la première partie du culte est parole de l'homme — invocation, adoration, supplication, confessio n, prière — cett e paro le n'a pas sa sour ce dans un sentiment re li gie ux che rchant à s'e xprimer , mai s bien dan s la rév élation de Dieu en Jésus -Chr ist : elle vit de la prome sse du Se igneur d'êt re pr és en t à ce ux qu i l' invoquen t dans le cu lte de l' Eg li se as semblé e. D' où le car act ère psa lmi que de cet te ouver tur e du culte : les psa ume s son t pro fondémen t marqués par l'a ttent e du peupl e de Dieu, le peuple à qui Dieu a commen cé à parler et qui ne peut plu s se passer de cette Parole. La deuxième partie de la liturgie est donc centrée tout entière sur la procl amation de la Parole de Dieu. Cette Par ole, l'Egli se l'entend à traver s l'Ecri ture sainte , dans le témoignage de ceux qui ont annonc é et att endu le Mes sie , qui l'ont reconnu dan s la mor t et la rés urr ect ion de Jés us et qui, en rapportant ses paro les dans l'Evangi le, atte stent qu'i l est en personne la Paro le vivante de Dieu faite chair. Toute l'Ecriture est ainsi centrée sur lui ; il est la clef qui ouvre toute la Bible. Cette conviction est à la bas e de la lect io cont inua , lec ture cur sive de livres bibliques, répart ie sur plusi eurs dimanches. Dans leur volonté de faire redécouvrir la Bibl e au peup le chrétien, les pères et de l'Egli se réformée , notamme nt Jean Calvi n, ont pr ati qué la lecture cursive . La mét hode est bo nn e, ma is elle est exi ge an te ta nt po ur le pr éd ic at eur que po ur l'a sse mb lée de s fi dè les. La Réforme luthér ienne, el le, et la Ré forme angli cane s'en sont tenues , pour le cult e dominic al , à un e au tr e mé th od e, la le ct io se le ct a, qui pr op os e un ch oi x de pé ri co pe s et pe rmet ai ns i de fa ir e app ara ît re cô te -à -cô te des text es qui se co mp lèt en t et pa rfo is s'é cl air ent les un s les aut re s. Métho de ancienne, pui sq ue de tels lectionnair es étaient apparus déjà aux I v e et V e si ècl es , pe rmet tant de lire en un temps dé terminé les pa ssa ges maj eur s de la Bi bl e, mai s d' une mani èr e plu s sys témat ique et plu s cat éch éti que que ce pouva it êtr e le cas dans la simple lec tur e cur sive. Ce fa is an t, l' Eg li se n' in ve nt ai t ri en : l' ex empl e d' un e te ll e le ct ur e ét ai t dé jà do nn é à l' Eg li se de s or ig in es pa r la sy na go gu e où le cu lt e commen ça it to uj ou rs pa r un e le ct ur e du Pe nt at eu qu e, à laquelle s'ajoutait notamment une lecture prophétique. Dans sa grand e simpl icité, la str uct ure de la litur gie de la Parole remon te donc aux pr emi er s temp s de l'Egli se. A la mani ère d'une procession où les acolyte s précèdent l'offic iant pri ncipal, . les lec tures parce que cette suc cessi on de lectures est en ef fe t une so rt e de pr oc es si on , le pe up le es t appe lé non se ul emen t à y pr êt er at te nt io n, ma is à y pr endr e pa rt dans une démarc he qu i compor te de s chan ts accl aman t le Se igneur qu i vi en t : ce sont le s str ophes ps almiques et les hymnes dont il se ra question ci -aprè s. C'es t ici la pl us anc ienne utilisation connue des psaumes bibliques par l'Eglise dans le culte. L'appo rt hymnol og ique cons id ér ab le que la Ré format ion du XVI e si èc le a four ni au cu lt e de l' Eg li se vi en t ic i à po in t nommé pour an imer ce tt e «pro ce ss ion de s lect ures » d' une mani èr e vi vant e et dynami qu e. En ef fe t, le s ps aume s de Genève , di ts hu guenot s pa rc e qu 'i ls on t ét é ch an té s av ec fe rv eu r pa r le s ré fo rmés fr an ça is so us la pe rs éc ut io n, fo ur ni ss en t to ut na tu re ll ement les strophes nécessaires pour accompagner les deux premières lectures.
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