Liturgie pour le temp ordinaire

- 9 - Aspe ct s pratiques de cé lébra tion : ce bon Maî tre , laquel le a été méc hammen t vio lée par la papauté : c'e st qu'il soi t fai t à chacun selon sa foi (Ma tth. 9/29) » (Inst itu tion chr éti enne, III /iv /22 ). C'e st donc dans la communaut é cultue lle d'abor d que l'on doi t che rcher et trouver l'abso lution ; la pénitence individuelle vient ensuite, dans la cure d'âme individuell e. Ains i « il est tout à fait faux de prétend re que Calvin a supprimé la pénitence : il l'a rendue pub lique et communautaire en l'introdu isant dans le culte domi nical» ( J.J. von Allmen, Cour s de litu rgique, X, page 10 et note 5). Le caractè re spéc ifique de la doctr ine réformée de la pénitence apparaît ici, et cela situe clair ement le rôle et la portée de la confession des péchés en liturgique réformée. C'est pou rquoi il éta i t faux de jus tifier l'ensemble « Loi — confession des péchés — par ole s de grâce », comme on l'a fai t souven t, en disan t que c'e st une sor te d'é vocati on de la démarche du sa lut, un ord o sal uti s immu able. Certes, la Loi a été pour Israël « comme un pédagogue pour co nd ui re au Ch ri st » (G al at es 3/ 24 ); ma is en s' ad re ss an t au x pa ïe ns , S. Pau l éc ri t: «Ne reconnais-tu pas que la bonté de Dieu te convi e à la repentance?» (Romains 2/4). Il ne nie pas que «ce que donne la Loi, c'est la connaissance du péché» (Romains 3/20), mais la connais sanc e du péché par la Loi n'est pas nécessairement cause de repentance. C'est pourquoi, en bonne doctrine réformé e, le Synode de Berne de 1532 enseign e: «Te lle est la voie du Christ , tel le don de la grâce par son Esprit : que chacun appr enne par la mort, la résur rection et l'ascension de Chris t à se dét ourner de son péché avoué et de sa nature cor rompue pou r recevo ir le don de Dieu et s'y abandonner pour toujours... » Et d'ajouter : « Après que, de la pass ion du Christ et de son entrée dans le mystère du Père , l'on a réalisé la conna issance du péché, il en découle naturellement une véritable repentance, c'est -à-dire une douleur sincère et un vrai déplaisir du péché, mais auss i la certitude du pardon» (chap. XIV) . Il n'y a, on le voit, aucune raison pour que la succession « Loi — confes si on de s pé chés — gr âc e » so it cons idér ée comme un or do sa lu ti s à répé te r chaque dimanche. C'est donc bien dans le cadre de l'adoration due à Dieu que la confession des péchés est compr ise d'une façon jus te et dynamique. Nous avons à le réapprendre : les text es de la lit urgi e devraient y contribuer. Pr at iq ueme nt , ce s te xt es so nt tr ès di ve rs . Ce tt e di ve rs it é pe rmet d' év it er la mono to ni e d' un schéma uniq ue, te l que ce lui qu i a ét é en usage dans nos li turg ie s depuis le XIX e siè cl e, et de procéde r par des app roche s diffé rente s. Les texte s proposés suggèr ent eux- mêmes, de par leur nature, ces démarches différenciées. On peut distinguer six groupes. Les te xte s sont cla ssé s, dans la litur gie , sel on ces six mod es distincts : I. Conf es si on s habi tuel leme nt ou oc ca si onne ll emen t pr éc éd ée s de la Lo i (Déc al ogue ou si x démarc he s Sommai re ) su iv ie s d' un e ab so lu ti on (a cc ompa gn ée ou no n d' un e pa ro le de gr âc e) : di ff ér ent es textes A B C D. II . Confessions se référant expl icitement au Sommaire de la Loi, précédées éventuellement de la lecture de ce Sommair e et suivies d'une absolution (accompagnée ou non d'une par ole de grâce): textes E F. III. Confessions non introduites par la Loi, mais précédées éventue llement d'un rappel biblique du salu t accompli en Jésus -Christ, et sui vie s d'une absol uti on (habit uel lement san s nouvel le parol e de grâce) : tex tes G (sans introduction biblique et avec simple absolution) HI J K L M. IV. Confessions très brève s, prononcées par l'assemblée, ou dialoguées par elle avec l'officiant, sans in troduction , ni lect ure de la Loi, ni text es bi bl ique s (à l'except ion de N et P) et sui vies d 'une abso lution (habitue lleme nt sa ns parole de gr âce) : textes NOPQR (voir dans «Psaumes et Cantiques », les N os 167, 168, 166, 74).

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