Liturgie pour le temp ordinaire
- 7 - fa is ai t pa rt ie , av ec le Symb ol e de s ap ôt re s, le No tr e Pè re et l' Av e Ma ri a, de s él émen ts ca té ch ét iq ue s qu i s' ét ai en t ag ré gé s da ns ce rt ai ne s pa ra li tu rg ie s au to ur de la me ss e et qu i devinrent surtout les élémen ts des culte s-préd ication établis dans les cités du sud de l'Allemagne, li tu rg ie s qu i in fl uenc èr en t la rgemen t le s Ré fo rmat eurs al éman ique s et st ra sbou rgeo is dans l'or ganisati on de leur s prop res célébrat ions cult uelle s. Ainsi, Calvin, à Strasbourg, s'inspir ant de Bucer , fit usage du Décalogue, dans le culte de sa petit e communauté de langue franç aise : mais il le plaça après la confession des péchés et l'absolution, comme guide de la vie chré tienne (tertius usus leg is). A Genève , le Déc alogue fut supprimé, de même que l'abso lution, comme on l'a dit plus haut. Comment est-il revenu, par la suit e, dans la liturgie ? Un texte de 1639 nous dit qu'on lisait cert ains passage s bibliques pendant que l'assemblée se formait « pou r préparer le peuple à l'attention », on concluait par le Déca logue. Puis le past eur mont ait en chaire et commençai t le culte par la confession des péchés. Le Décalogue n'eut plus qu'à s'insé rer dans l'office du pasteur, ap rè s l' in vo ca tio n, po ur êt re pr omu à un no uv el us ag e li tur gi qu e : la lo i qu i do nn e la connaissance du péché (usus elenchticus). De là est venu l'usage d'une « lecture de la loi » avant la confe ssion des péchés, lectur e qui puisait des variantes de type parénétique dans l'Evangile et les Epîtres. En soi, cet usage du Décalogue ou du Sommaire de la Loi n'est pas illégitime. Il ne doit simplemen t pas devenir permanent . Il n'eût pas été app rouvé par Cal vin et n'a aucune att ache dans la tradition généra le de l'Eglise. Nous penso ns qu'il est bon de mai ntenir la lect ure du Déca lo gu e à ce moment du cu lt e, à ce rt ai ne s oc ca si on s, et comme pr éambul e à ce rt ai ne s confes sions de s pêchés . Le Sommai re de la Lo i peut en êt re la va ri an te, surt ou t lorsque la confession des péchés s'y rapporte ou y fait allusion. Mais il faut alors que le Décalogue comme le Sommaire soient introduits par une monition qui dise bien qu'ils ne sont pas uniquement le miroir qui rév èle le péché , mai s aussi le guide de notre reconnai ssance. C'e st pourquoi il nou s par aît ind iqué de dire simplement : « Ecou tez comme nt Dieu veut être servi ! ». A l'exemple de la liturgie anglicane, l'introduction à la confession des péchés peut se faire aussi, dans bien des cas, par une parole biblique attesta nt le salu t et la grâce de Dieu en Chri st (pages 40 et 41 de la litur gie) : la grâce précède, renouvelle et approfondit la repentance. Une troisième manière, celle de Ca lv in à Ge nè ve , es t de supp ri me r tout e in tr od uc ti on sp éc ia le à l' ac te de repe nt an ce . L'invocation et le psaume chanté suffisent. «Il est éviden t sans conte station po ssible que pour cé lébrer le culte, il faut pouvoir paraître devant Dieu, et pou r pouvoir paraître devant Dieu, il faut que son par don nous ait blanchis. Le culte ne peut pas être célébré sans demande et sans octr oi du pardon. Et le pardon forf aitaire du baptême ne suf fit pas, tant que nous somme s dans ce siè cle : il doit être con firmé toujo urs à no uv ea u en ré po ns e à un e pé ni te nc e to uj ou rs re no uv el ée » (J .J . vo n Al lme n, Co ur s de Liturgique, VI, page 37) . Calv in écr ivait déj à: «Pui squ 'en toute assemblée que nous faisons au temp le, nous nous présentons devant Dieu et devant ses Anges, par où pouvo ns -nous mieux comme nce r, que par la reconnaissa nce de notr e indi gnité... Même, ce la sert d' une clef pour ouvrir la porte à prier, tant en général qu'en particulier» (Institution chrétienne, III/iv/11). Pour certai ns, ce s af fir mat ions semblent fai re prob lème aujourd' hui. Le désir de souli gner à n'import e quel prix le caractèr e festif du culte, sous l'in fluence — inconsciente ou avouée — des sciences humaines qui évacuent la not ion de pé ché, inc ite cer tains off iciant s à supprimer toute forme d'a cte pénit ent iel ou à inf léchi r celui -ci de diver ses man ières. Si l'a bse nce de l'a cte de repentance para ît just ifiée au temp s pascal (où l'Eglise ancie nne priait debout et non à genoux!), ain si qu'en des occ asi ons parti cul ièr es et limit ées en nombr e, cet te tendance à court -cir cui ter l'acte de repentance à toute occasion doi t êtr e surmont ée. Ell e procède d'une incompréhens ion du sens et de la port ée de cet acte au seuil du culte, mais sans doute aussi de l'allure moralisante que cette partie du service a prise parfois, accentuant la tendance légaliste qui a marqué pendant un certain temps l'é thi que réformé e si oub lieus e de ses vér itabl es origi nes (voir la tro isi ème partie du Catéchisme de Heidelberg: De la reconnaissance). Remarque s de théologie pastorale au sujet de l'acte de repentance
Made with FlippingBook
RkJQdWJsaXNoZXIy Mjc3MzQ=