Liturgie pour le temp ordinaire

- 5 - Comme dans la «Liturgie des temp s de fête », nous proposons trois séri es parallèles de prières du jour pour mett re en évid ence toute la richess e de cet élément liturgique dan s la trad ition. Dés ignées par A, B et C, ces sér ies ne se rapportent pas nécessa irement aux années de lect ures bib liques. La série A donne essentiellement des textes de la trad ition occ identale commune (latine). La série B est presque entièrement luthé rienne ; elle comprend des prièr es anciennes et modernes. La séri e C est en grande partie anglicane, mais donne aussi des text es réformés écossais. On verra que les séries B et C présentent quelques prières de la série A, traditionnelle, dans une rédacti on différente et renouvelée. Parce qu'elle est brève et dense, la prièr e du jour doit être dite sans hâte pour que l'assemblée en perçoive bien le sens et la portée. trois séries d'oraisons du jour L' act e de repentance : h isto ire , t héo log ie et pra t ique Pour bien comprendre la signification de l'acte de repentance au seuil du culte domi nical , il faut en connaîtr e quelque peu l' histo ire; il faut déterminer la théo logie qu i le sous -tend, et tenir compte d'un certain nombre de questions pratiques. On a dit que pendant un millénaire l'Eglise n'a pas connu de confessio n des péché s au culte dominical. Cette affirmation est beaucoup trop massive. S'il est vrai que des textes formulant une demande de pardon au seu il de la célébrat ion n'appara issent, dans les liturgies d'Oc cident, qu'au X e siècle , il est pou rta nt cer tai n qu' une prépar ati on au cul te, de nat ure pénit ent iel le, a été une préoccupation de l'Eglise dès les origines. Le fait que cette préparation a été laissée longtemps à l'i nit iative et au jugement de cha cun ne diminue en rien son impor tance . Lorsq u'e lle s'i nsè re dans la célébra tion, elle reste pendant un temp s assez long l'acte de préparation de l'of ficiant et de ses acolytes. C'est la Réformation qui en fera, tant chez les luthériens que chez les réformés et les ang lic ans, un act e de pré par ati on communauta ire , évo lut ion sui vie mai nte nant par l'Egli se romaine depuis la réforme de Vatican II. On sait avec que l sér ieux l'apôt re Pau l exhort e les Cor inthiens à ne pas recevo ir la communion sans préparation : « que chacun s'ép rouve soi -même, et qu'ainsi il mange de ce pain et boi ve de cette coupe» (1 Cor. 11/28). L'apôtre ne dit pas comment cette préparation doit se fair e, mais à se s yeux un te l ex amen s' impo se a bs ol umen t. La Di da ch é, el le , va pl us lo in qu e l' apôt re , puisqu'elle semble situer cet acte dans la liturgie: « Le jour du Seigneur, une fois rassemblés, rompez le pa in et rendez grâces après avoi r confes sé vos pé chés, af in que votre sacr ifice so it pur» (Did. 14/1); suit un rappel de la paro le du Seigneur dans Matt h. 5/23 -25. Faute d'en savo ir plus sur cet acte de repentance, on notera qu'il n'est pas ressenti comme étant en cont radiction avec le caractère joyeux de l'eucharistie dominicale, mais bien comme une étape indispensable dans le cheminement cultuel, afin que la joie y soit pleine et entière. On n'a peut -être pa s assez souligné le fait que le chant du Glor ia in exce lsis, inséré dans la célébration domin icale au vi e siè cle, tout en étant de carac tèr e essenti ellement doxol ogique, pa ss e sa ns tr ansi ti on au cu ne de la loua nge à la supp li ca ti on , de la gl or if ic at io n de Di eu à l'invocation du Chri st, Agneau de Dieu, qui ôte le péché du monde. Déjà un sièc le plus tôt, dans la litanie du Kyrie , la sup pli cat ion pouvai t par fois êtr e compr ise comme un appel à la grâce, quand bien même Kyrie eleison avait plutôt le sens d'une acclamation et était donc plus proche de « Gloire à toi, Seigneur ! » que de « Seigneur, aie pitié! » C'e st au IX e siè cle qu'un acte pén itent iel pr épa ratoi re app ara ît dans l'Egli se fra nque; mai s au VI I e sièc le dé jà on trouve da ns le Mi ssel go th ique la ment ion d' « apol og ies » du pr êt re qu i proviennent de l'ancienne tra dit ion gallicane . Ces «apologies» (le terme doi t êtr e compris dan s le sens de l'anglais «to apologize » = demander des excuses) sont des confessions insérées dans les Bref historique de l'acte de repentance au début du culte

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