Liturgie des temps de fêtes

sacramentaires présentés ci- dessus et sont venus jusqu'à nous par des canaux divers: missel romain ou liturgie anglicane ou encore tradition luthérienne. Nous avons alors usé de l'appellation générale Liturgie latine pour les situer d'une manière sommaire. Cette appellation couvre donc tous les textes dont nous n'avons pu localiser l'origine, mais dont l'original a été écrit en latin entre le IV e siècle et la fin du Moyen Age. Les textes que nous avons tirés directement du Mi ssel romain de Pi e V (Concile de Trente) ou du nouveau Missel de Pau l VI (Vatican II) sont désignés par le sigle MR (voir notice Missel romain, ci-après). On se souviendra que c'est dès Damas e (vers 380) que le culte est célébré en latin, à Rome. Rite de Sarum Il s'agit là de l'ancien rite médiéval anglais de Salisbury (Sarum). Comme d'autres pays, l'Angleterre connaissait au Moyen Age, dan s ses Eglises, des lit urgies différentes: le Missel di t de Leofric, le Missel de Robert de Jumièges, archevêque de Canterbury, le Missel de l'Abbaye de St Augustin à Canterbury, et la plupart des diocèses avaient également leurs particularités (en anglais : uses). En 1090, les grandes Eglises de York, Lincoln et Salisbury, dotées de nouvelles constitutions, prirent toujours plus d'importance, aussi en matière de culte. Dès le XIII e siècle, c'est la liturgie de Salisbury (le Sarum use) qui l'emporta sur tous les autres : introduite à Wells et Exeter, à St Paul's de Londres, à Lichfield, elle fut finalement imposée à toute la province ecclésiastique méridionale de Canterbury. On a attribué ce rit e de Sarum à l'évêque Osmund de Salisbury (1078- 1099), mais il semble être antérieur à la conquête normande. A la Réfor mation, il a joué un rôle important en devenant la base sur laquelle Thomas Cranmer, archevêque de Canterbury (voir page 77), prépara le Book of Common Prayer. Missel romain C'est dans sa session du 4 décembre 1563 que le Concile de Trente décide de confie r au pape la mise en oeuvre d'un missel unique pou r toute l'Eglise de rite latin. Ce missel est publié en 1570 par le pape Pie V. Auparavant, il n'y avait pas de missel unique dans l'Eglise latine, bien que le rite romain ait marqué au cours du Moyen Age u ne avance constante; les différents rites régionaux, ou ce qui en subsistait et s'était plus ou moins amalgamé avec la liturgie romaine, avaien t toujours droit de cité. Mais dès 1570, les évêques, dans leurs diocèses, n'eurent plus de droit liturgique prop re; seules les particularités dûment autorisées (liturgie milanaise, lyonnaise, dominicaine, etc.) subsistèrent à côt é du Missel romain devenu litu rgie normative. Il faudra attendre le Concile Vatican II pour que l'Egli se romai ne émerge d'une période que les lit urgiste s romains eux -mêmes désignent comme ayant été une ère d'immob ili sme et de rubricisme et pour qu'un assouplissement bienvenu de la célébration liturgique (en même temps qu'un ressourcement dans l'anci enne tradition) permette à l'Eglise romaine d'intégrer mieux les sensibilités des diverses civilisations au sein desquelles elle est désormais engagée. Remplaçant le missel de Pie V, le missel de Paul VI est promulgué le 3 avril 1969. 95

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