Liturgie des temps de fêtes
- 26 - Les psaumes dans leur fonction de graduel Remettre chaque forme de chant à sa juste place La «Lit ur gi e de s temp s de fête » ch er che donc à rétabl ir un e ut il is ation ordo nn ée et cohé rent e de ce trésor hymnologique dont disposent les Églises protestantes. Il s'agit de remettre chaque forme de chant sa juste pl ace dans la cél ébration cultuelle. Le nouveau recueil «Psaumes et Cantiques» nous y aide d'une manièr e réj ouiss ant e. Les psaumes chantés ont ret rouvé une plu s grande fidéli té au texte biblique, et le nomb re de s chor als il lu st rant l' anné e ch réti enne se tr ou ve au gmen té de plus ieur s pi èc es impo rt antes qui manquaient, jusqu'ici, au répertoire de nos Eglises réformées, romandes Il de vi ent do nc po ssible de pr écis er mieu x qu 'aup aravan t l'ut ilis at ion du ré pe rtoi re dont nous dispo sons. Nous tenons pour très désirable le rétablissement du psaume chanté entre les lecturesde la Bible, au culte paroissial notamment. Nous proposons donc des strophes de psaumes en guise de « graduel ». Le choix proposé n'a ri en d'impé rati f; on peut, s'il y a lieu, opérer des changements. Ma is nous penson s qu 'une liste clairement établie permet d' évit er qu 'on se rabatte touj ou rs sur les mêmes numéros. Le chant de strophe s psalmiques entre les lectures bibliques est, à nos yeux, une amélioration importante de la li tu rg ie , un re to ur — par le bi ai s de no tr e hymno lo gi e ca lv in ie nn e — au pl us an ci en us ag e de s psaumes, attesté dan s l'Égli se chr étienne. C'est dan s leu r relation lit urgique avec les lectu res de l'Ecriture sainte que les psaumes prennent tout leur relief. Si l'on veut se rapprocher de l'usage romai n, on peut ne faire chanter une strophe de psaume qu'après la lecture de l'Ancien Testame nt et placer après l'Epître, au seuil de l'Évangile, plutôt une acclama tion (« Allélu ia! », sauf en Carême) . Mais le chant ps almiqu e ap rès le s de ux pr emière s le ctur es nous pa raît pr éférab le. Il su ffit que le s st roph es soient annoncées par l'o fficiant avant la première lecture; san s aut re ind ication, ell es son t ensuit e chantées par les fidèles sur simple intonation de l'orgue. Nous proposons aussi le retour à une pratique courante et bien établie au débutde ce siècle dans les Églises romandes: le chant d'un psaume comme premier cantique du culte, après l'invocation. Nous pensons cependant que, pour certains temps de l'année liturgique, il peut être juste de donner en Les chorals de la tradition luthérienne Les cantiques spirituels la célébration, lorsque la liturgie d'entrée s'est amplifiée. Il est vrai que, par la suite, ce psaume d'entrée a été ramené à quelques versets. Il n'est pas difficile de comprendr e pourquoi les psaumes se prêtent si bien â ces deux usages: prière i ssue de l'Écriture sainte, ils prolongent tout naturellement les lectures bibliques, ils en suggèrent d'emblée la profondeur et les dimensions spirituelles, permettant ainsi à l'assemblée d'assumer dans la foi ce qu'elle vient d'entendre; de même, au début du service, ils mett ent les fidèles au diapason de la première partie du culte, la liturgie de la Parole. Les chorals de la tradition luthérienn e sont essenti ellemen t des chants qui confessent la foi chrétienne sous ses divers aspects; ils s'offrent d'emblée à une utilisation précise, dans le culte, exprimant le propre des différents temp s et des fêtes. Il n'est donc pas étonnant que très tôt, dans les Églises luthérienn es — au début du XVI e siècle déjà — les principaux chorals furent attribués à des diman ches déterminés, souvent en rapport avec l'Évangile du jour. On se souviendra que les cantates de Bach se fondent presque toujours sur l'Évangile du dimanche et son cantique du jour, et sont attachées ainsi à un dimanche précis de l'anné e liturgiqu e luthérienne. Après une cert aine éclipse du sens de l'année liturgique au ΧΙΧ e siècle, le cantique de la semaine (« Wochenlied ») a reconquis victorieusement sa place dans les Églises luthériennes d'Allemagne. Les cantiques spirituels sont ceux de nos chants qui apparaissent après la grande éclosion du choral luthérien et qui expriment — sous l'influence du piétisme — plus spécialement la réponse de la foi, les divers aspects de la vie chrétienne, l'expérience personnelle et la supplication individuelle. Ce chant a connu, par la suite, au ΧΙΧ e siècle, une éclosion considérable, s urtout dans les mouvements de réveil; dans de nombreux recueils d'Église, il a même fait passer à l'arrière -plan le chant traditionnel. Finalement, les Églises ne l'ont adopté que partiellement; elles ont procédé à un tri dans une production immense et de qualité souvent discutable. Mais il faut rappeler que, pendant toute cette période, de vrais cantiques spirituels n'ont cessé de voir le jour dans nos Églises elles -mêmes, en marge des chants revivalistes. Nous les tenons pour précieux, puisqu'ils sont iss us de nos Églises romandes. Les psaumes dans leur fonction d'introït
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