Liturgie des temps de fêtes
- 25 - diver sement établie. Trop souvent, le chant fait figure de simpl e hors -d’œuvre οu de diver sion dans le dérouleme nt de la célébration, alors que son rôle serait d'être si étroiteme nt lié à celle-ci qu'il soit un élémen t essent iel de sa pr og ression, de l'invoca tion à la bénédi ction. Réin sére r so lidement dans la liturgie les éléme nts chantés de celle -ci est une tâche importante de la rech erche liturgi que contempor aine. La « Liturgie des temps de fête» s'efforce de donner au chant de l'assemblée toute son impo rtance et tou te sa spécificité. Ell e pui se largement , pou r cela , dan s le riche trésor de notre hymnologie, cherchant à donner à chacu n de ses éléme nts sa place la plus juste, aus si bien dans le dérouleme nt du culte que dan s la succession des dimanches et des fêtes. Certes, le répertoire dont disposent nos Églises de langue fran ça is e n' es t pa s au ss i di ffér en ci é qu e no us pour ri on s le so uh ai te r; mais te l qu 'i l es t, il do nn e à l'assemblée cultuelle l a possibilité d'assumer sa part de célébration d'une man ière excellente et réellement act ive. Grâ ce au nouveau recue il «Psaumes et Can tiques», publié par les Églises réformées de la Suisse romand e en 1976, nos paroisses sont invitées à s'insérer plu s solidement dans la grande tradition de l'Égli se; elles ont sur tout le privilège d'app rofondir leu r connaissan ce de l'h ymnologie mer vei lleus e issue de la Réforme. II y a là, ne craignon s pas de le répé ter, un trésor considérable. Le redécouvrir, l'assimiler toujours mieux, l'intégrer d'une manière toujours plus juste et le gar der vivan t est non seulemen t un de vo ir de re conn ai ss an ce à l' égar d du pa ss é; c' es t au ss i un e né ce ss it é impér ie us e qu an t à l'avenir: si l'on dés ire que notre époque redevienne créatrice dan s le domaine du chant d'Église, cela ne sera po ssible qu 'à partir d'une tradition vivante. Comme on l'a dit très justement: «seule la tr adition apporte quelque chose d'o riginal»; et encore: «ne perdons rien du pas sé; c'est avec le pas sé que l'on fait l'avenir »... Les trois sources de notre chant d'Église II n'est pas possible de faire ici un exposé, même succinct, des origines de not re chant d'Église. Mai s il est utile de mettre en évid ence l’impo rtance, pour la célébr ation cultuelle, des trois sources de no tre hymnologie protestante: 1) les psaumes de la Réforme cal vinienne; 2) les cho rals issus de la Réforme luthérienne; et 3) les can tiques spi rit uels plus tardifs, parmi lesquel s on trouve notamment l'apport du piéti sme. A ces tro is sou rces essentiell es et proprement protest ant es ne s'ajoute que l'apport beaucoup plus récent du mouvement liturgique, sou s la forme de répons chantés sur des textes tradi tionnel s dans l'Église d'Occiden t, c'est-à- dire dan s les liturgies romaine, anglicane et luthérienne, et très rarement sur des textes d'origine byzantine. Ce dialo gue liturgique ent re l'assembl ée et l'o ffi ciant n'est plus une nouveauté dans nos Églises; il apparaî t à la plupart de nos fidèles comme un élément de célébration dont on ne voudrait plus se passer. Il est en outre le signe d'une ouverture œcuménique. La valeur propre de chacune des trois tradi tions hymnologiques du protest antisme a été reconnue par toutes les Églis es concernées. Aujourd'hui, d es Psaumes huguenots sont aussi chantés dan s les Églises luthériennes, et nombre d'entre eux figurent dan s les recuei ls catholiques -romains de langue allemande. Depuis le siècle pas sé, un nombre grandissant de cho rals luthérien s a été accuei lli dan s le rép ertoire des Églises réformées francophones où les chorals occupent maintenant une place importante. Les cantiques spirituels des époque s plus récentes ont aussi été adoptés par les diverses fami lles confessionnelles. Seul l'héritage grégorien du luthéranis me alleman d, remis en valeur par les mouveme nts de Berneuchen et d'Alpirsbach, est resté con finé dan s son air e géograph ique, lié qu'il est à la lan gue alleman de et au travail lit urgique des Églises luthéri enn es d'All ema gne. C'est donc bien aux psaumes hugu eno ts, aux cho rals luthériens et aux cantiques spiri tuels plus récents que se limite notre chant d'Église, mais ces tro is so ur ce s so nt en elle s -mêmes si ri ch es qu 'e ll es ré pond en t à pr es qu e tous le s be so in s d' un e li tu rg ie vivante. Les ps aumes sont , depuis les débu ts de la ch réti enté, un e sour ce es sent iell e de la pr ière de l' Égli se. Pr iè re de l' anci en peup le de Di eu , pr ière du Ch ri st et de s apôtre s, il s on t d' embl ée trou vé leur pl ace, dans le cult e, en tr e le s le ct ur es bi bl ique s. C' es t là l' us ag e le pl us anci en de s ps aumes da ns ch ré ti en l'Ég li se: le s ps aumes ch an té s comme «gra du el », c' es t -à -di re ap rès un e le ctur e, de s de gr és de l' ambon ou de l'autel où le chant re les entonne, alors que l'assemblée οu le ch œur s'y joint, de diver ses man ières, selon les traditions et les époques. Plus tard, un psaume a aussi trouvé place, en Occident, au début de Le s ps aumes dans le cu lt e chré ti en
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