Liturgie des temps de fêtes

- 20 - Noël coh érent . La forme qui lui est donnée se justifi e théol ogiquement, à condition qu'on se souvienne que le cycl e de Noël tout entier, avec sa pr éparation dans l'Avent et son prolongement jusqu'à l'Ep iphanie, n'est bien compris qu'à la lumière du cycle de Pâqu es don t il n'est que la prépa rat ion loi ntaine. « Sel on le Nouveau Testament, les événements sit ués au centre de l'histo ire du Chris t sont sa mor t et sa résurrection. C'est en par tan t de là qu'il fau t con sidérer son incarnation, et non agi r à l'inverse» (Oscar Cullmann, op. cit., p. 33 s). Il co nvi en t d'e xp ose r en co re le s ra is on s de quel qu es opt io ns pri se s par la «L it urg ie des temp s de fête ». Sans vouloir faire du temps de Noël une sorte de réplique du temps pascal (l'Avent, de son côté, n'étant pas une réplique du Carême), il a paru tout de même juste d'y exprimer, dès le début des services, l'adora ti on et la jo ie . C' es t po ur qu oi , à l' aube et au ma ti n de No ël , le «Glo ri a in ex ce ls is » (L c 2/ 14 ) es t chanté tro is fois par l'assemblée en réponse à un acte d 'adoration. Les autres dimanches, cette ouverture du se rv ic e se fait sous la forme d' un ac te de supp li cation et d' ador at ion qu i combin e, comme da ns l'ancienn e liturgie latine, le «Kyrie, eleison!» et le «Gloria in excelsis Deo», le tout étant étoffé d' élém ents bibliques et d'une prière d'origine byzantine établissant le lien entre supplication et adoration. Ce tt e fo rme d' in tr oduc ti on est da ns la tona li té du temps: el le n' a pa s un e al lu re pé ni tent ie ll e, mais conserve tout de même la dimension de la supplication. On aurait pu imaginer que la célébration de l'Épiphanie reflète les différents aspects que cette fête a eus dans l'Église ancienne. La «Liturgie des temps de fête» opte pour une Épiphanie «oc cidentale», centrée chaqu e ann ée sur l'Évangile des mages, parce que cette célébration forme la mei lleure conclusion au temps de Noë l. Mais pour ne pas laisser tomber les aut res aspects de la fêt e ancienne, la « Liturgi e des temps de fête» les reprend le dimanche qui suit celui où l'on a célébré l'Épiphanie. Ce dimanche-là, la réforme liturgique de Vatican II impose chaque année l'Évangile du baptême du Christ (année A selon Matthieu, année B selon Marc, année C selon Luc). L'autre Évangile ancien, les noces de Cana, se trouve alor s relégué encore un diman che plus tard, dans l'année C. Pour que le baptême du Christ et les noces de Cana se situent tous les deux aussi près que possible de l'Épiphanie, la «Lit ur gi e de s temps de fête » op te pour un au tr e amén agemen t: el le pl ac e, au dimanc he ap rè s l' Ep iphan ie , le baptême du Christ à l'ann ée A, les noces de Cana à l'année B, et à l'année C la prédi cation à Nazareth. Cette dernière péricope entre parfaitemen t dans la ligne des «manifestations » du Christ au début de son ministère: cette disposition permet de rappeler que l' « épiphanie» actuelle du Christ se fait dans notre baptême, dans l'eucharisti e et dans la prédication de l'Évangile. Les célébrations de l'Epiphanie sont ainsi groupées, d'une manière heureuse, sur deux dimanches. Dans nos régions, la célébration de l'Épiphanie ne peut se faire le 6 janvier que lorsque celui- ci tombe un dimanche. Il est donc légitime qu'elle soit fixée au dimanche le plus proche de cette date: ce sera do nc au pl us tô t tr oi s jour s avan t (l e 3 janv ie r) ou au pl us ta rd tr oi s jour s ap rè s (l e 9 janvie r) . Il en résulte que l'on a, certaines années, un dimanche 2 janvier qui devient ainsi le deuxième dimanche après Noël. Dans sa récente réforme liturgique, l'Église romai ne, sans plus tenir compte de la date du 6 janv ier (dans le s pa ys où il n'es t pa s féri é), a dé cidé qu e Ep iphani e serait touj ours fêté e le deuxième dimanche après Noël, même si celui -ci tombe un 2 janvier. Cette manière de faire ne parait pas heur euse, car il arrive alo rs que l'octave de Noël et l'Épiphanie entrent en collision, ce qui est préjudiciable à l'une et à l'autre. On évite cett e c ollision en ayant, ces anné es -là , le l er janvie r l'octave de Noël, le 2 janvier le deuxième dimanche après Noël et le 9 janvier Epiphanie. Comme le dernier service du soir de l'Avent forme le lien avec les fêtes de Noël qui suivent (voir ci-après), le dernier service du soir du temps de Noël, au dimanche après l'Épiphanie, annonce déjà, par son Evangile (Jn 1/29 -34) et sa prière litanique, le Carême qui comme nce quelques semai nes plus tard. On marque ainsi le lien de tout le cycle de Noël ave c les fêtes pascales. Dès le début des Évangiles, le Christ est présenté comme celui qui sera l'Agneau de Dieu. La «Liturgie des temps de fête » renonce aux commémorations traditionnelles des 26, 27 et 28 décembre. Le lectionnaire s'inspire de ce qui paraît le plus solide et le plus évangélique dans la tradition élaborée au sein de l'Église d'Occident, du IV e au VI e siècle. On a laissé tomber les célébrations des 26, 27 et 28 décembre (S. Étienne, diacre et protomartyr; S. Jean, apôtre et évangéliste; les saints Inno- Options : Ouverture des services du mati n Epiphanie «occidentale» Lectures du dimanche après l'Épiphanie Date de la célébration de l' Épiphanie Une fenêtre ouverte sur Pâques Les commé- morations des 26, 27 et 28 décembre

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