Liturgie des temps de fêtes

- 10 - Mai s à la fin du IV e siècle déj à, des synodes interdirent toute lectu re cul tuelle non canonique. Ni la tradition orientale, ni la tradit ion occidentale n'on t retenu la forme d'une harmon ie évangélique pour la le ct ur e de la pa ss ion pe nd an t la Semain e sa in te . L'Ég li se romain e, dé si re us e de li re ch aque anné e l'ensemble des récits de la passion, semble l'avoir fait, à l'origine, de la manière suivante: on lisait la passion selon S. Matthieu le diman che des Rameaux, la passion selon S. Luc le Mercredi saint, la pas sion selon S. Jean le Vendredi saint et la passion selon S. Mar c le jour de Pâques. Par la suite, on déplaça la passion selon S. Marc de Pâques au Mardi saint. Cette manière de faire a subsisté jusqu'â la récente réforme lit urgique. Mais un programme de lectu res aussi chargé n'était plus prati cable de nos jours. La réforme de Vatic an II a donc prévu la répar tit ion sui van te: en un cycle de tro is ans, les passions selon S. Matth ieu , S. Mar c et S. Luc son t lues tour à tour le diman che des Rameaux; quant â la passion selon S. Jean, elle est réservée chaque année au Vendredi saint. Cette nouvelle man ière de faire a, elle aussi, quelques désavantages, notamment celui de privilégier à Ven dre di sa in t la pas si on sel on S. Je an , ma is égal eme nt ce lu i de fa ir e du jo ur des Ra me au x un diman che ent ièremen t dominé par la passion du Seigneur. Considérant no s circonstanc es paroissiales, nous avons cho isi un aut re parti . Nous proposons de fai re de cha cun des quatre Évangil es, tour à tour, le fil conducteur de la Semai ne sainte et du Triduum pascal; il en résulte ainsi un cyc le de quatre ans. En répartis sant sur le s hu it jours qu i vont du diman che de s Rameaux à Pâques l'ensemble des récits donn és pa r l'Év angile (de l' en tr ée de Jé su s à Jéru salem ju squ' aux appa ri ti ons le soir de Pâqu es) on obti ent pour le moins tro is avant age s: 1) On rétabl it, à un moment très importan t de l'ann ée, la lec ture cur sive, très souvent attestée dans l'Église ancienne et pratiquée avec prédi lection par les Réformateur s. 2) On donne ain si une grande unité aux services de la Semaine sainte, unité qui est celle de l'Évangil e lui-même. 3) On inclut enfin, de cette manière, les par oles et les act es du Chris t qui se sit uen t entre son arrivée à Jérusalem et son onction à Béthan ie, textes qui étaien t en général omis par les lectionnai res de la Passion et qui constituent pou rtant une toile de fond important e â mute la Semaine sainte. Ces récits , en effet (on pourrait les appeler «la Semai ne sainte de Jésus â Jérusalem», Mt 21/18 -25/46; Mc 11/1213 /37; Lc 20 /1- 21 /38; Jn 12 /20- 50 ), résumen t d'une manière frappante tout le ministère du Christ et font apparaîtr e les vraies dimensions de son œuvre rédemptri ce. On pourrait ajouter que l'on rejoin t de cette manière, dan s une certaine mes ure, la pratique de l'Église de Jérusalem dans les premi ers siè cles: cette Église s'effor çait de cél ébr er les diver s événemen ts de la passion du Seigneur aux jours, heures et lieux auxquels ils avaient eu lieu, au long de la Semaine sainte, notamment le dimanche des Rameaux, le Jeudi saint et durant le Triduum. C'est peu t-être sous cet te influence que d'aut res Églises, par exempl e les Églises mozarabes ou esp agnoles anc iennes, réparti ssaient, ell es aus si, le récit de la passion sur les différents jours de la Semaine sainte: toute la passion n'était lue qu'une fois, mais chacune de ses parties au moment app roprié. Rome n'a jamais admis cette méthode, estimant que le mystère du salut forme un tout. Quant à nous, c'est préci sément pour cet te rai son que nous proposons la lecture cur sive d'un seul Évangile durant toute la Semaine sainte. Dan s l'Évangile de Jean, les textes de la Semaine sainte se réduisent aux versets 20 à 50 du chapitre 12, puisque le chapi tre 13 app artient au soi r du Jeudi saint et que les chapi tres 14 à 17 se situent traditi onnell ement au temps pas cal. Mai s ces 31 versets du chapitre 12 de S. Jean sont d'une den sit é très grande. Répartis sur trois jours, ils occupent les services des Lundi, Mar di et Mer credi saints. Ils sont précédés de lectures du deuxième Isaïe , tirées des chants de l'Ébed Yahvé. On discerne sans peine la profonde par enté de ces textes avec le quatrième Évangi le. C'est dan s l'Évangile de Jean que le Christ est dés igné comme l'Agn eau de Dieu qui ôte le péché du mon de; c'est égaleme nt chez Jean que Jésus se présente comme le Ser viteu r. La lectu re des chants de l'Ebed Yahvé dan s la Semaine sainte de l'ann ée Jean prépare le Jeudi saint de cette même ann ée où l'on médite le chapitre 13 du quatrième Évangi le. L'exégèse a mis en lumière, à diver ses reprises, les relatio ns profondes ent re les chant s du Ser vit eur et l'Évangile de Jean. L'ét ud e de s ancienne s li tu rgies de la Semain e sa inte mont re qu e le s of fi ce s ét aient très simple s: il s con sistaient, à Rome par exemple, uniquement en lectu res et en prières. Les offic es de Semaine sainte de la «Litur gie de s temps de fête» on t eux aussi une structure très simple: ils ne veulen t être en effet qu 'une le ct ur e re cu ei ll ie de s ré ci ts év an gé li qu es qu e vi en t expl ique r un e br ève homéli e (o u, le c as éch éant, une brève lectu re spi rit uel le) et que con clu t une prière d'inter ces sion, de forme lit ani que afin que chacun puisse s'y associer. On a choisi pour ces services la forme de petites vigiles, où la lecture est L'option de la lecture cursive répartie sur toute la Semaine sainte Le quatrième Évangile La structure des offices du soir

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