Liturgie des temps de fêtes
- 9 - bu t, il convient de donner aux cultes du temps pascal une un ité de ton et de forme qu i exprime aussi cl ai rement qu e po ss ib le l' un it é du my st èr e de no tr e sa lu t: le Ch ri st , mo rt , re ss us ci té , gl ori fi é, qu i con tinue de donner la vie par le Saint-Esprit, « ajoutant tous les jours à l'Église ceux qui sont sau vés » (Ac 2/47) . De même, s'il n'est plus possible de restituer la Pentecôt e pas cale primitive — san s fêtes par ticu lières de l'Ascens ion et de Pentecôte — on peu t du moins marquer clairement, par un ordre du cul te propre à tout le temps pa scal, que ces deux célébr ations s'insèrent dans une suite de dimanches dont chacun est d'égale importance. La nouv elle dési gnation des dimanche s du temps pasc al va dans le même sens . En fait de nouv eaut é, c'est la manière la plus ancienne de dé signer les diman ches de ce temps; elle s'était mai nt enue dans le ri te hi sp an iq ue et le ri te byz an ti n. Pou r fa ir e bi en comp re nd re qu e Pâque s s' ét end à to ut e la ci nq ua nt aine pascale, on ne parle plus de diman ches après Pâques (1, 2, 3 e diman che après Pâques) , mai s bien de dima nches de Pâques (2, 3, 4 dima nche de Pâques). On obtient ainsi sept sema ines de Piq ues, et Pentecôte est le 8 e dimanche de Pâques. L'unité du temps pascal est marquée, dans les liturgies, par les acclamations et le chant de l'alléluia qui ouvrent tous les se rvices du matin. Ainsi, même l'Ascension et Pentecôte sont placées sous le commun dénominateu r de l a ré su rre ction . Cette in troduction litu rgique, qu i comp rend enco re le can tique d'ouverture et l'oraison du j our, remp lace pendan t mu te la cinquantaine pascale l a confession des péc hés et le s par ole s de gr âc e . C' es t un e ma ni èr e de re jo in dre l' Ég li se an ci en ne dan s ce qu 'e ll e ex pri mai t en pr iant de bo ut , et no n à geno ux, penda nt to ut le temp s pas ca l. La «pri èr e d'hu mb le ac cè s» pr éc éd an t la communio n (q ui es t l' an ci en ne pri èr e pou r la pai x) mo ntr e pou rt an t qu e la jo ie pas ca le ne nous fait pas oublier l'humilité qui seule sied à ceux qui croient. L'unité du temps s'exprime encore dans les lectures bibliques de ce s dimanches de Pâques. On y pro pose l'ensemble des récits de la résurre ction, puis, également, l'ens emble des derniers entretiens de Jésus av ec se s di sc ip le s da ns le qu at rième Évangi le . Ce la es t conf or me à l'anc ienn e tr ad it io n: ce ll e -ci av ai t bie n dis ce rn é le c ar ac tèr e «p as ca l» des ch apit re s 14 à 17 de S. Je an . Le s lec tu res d'Epît re so nt ti ré es, également selon la tradition, des deux principales Epîtres «catholiques», la premi ère de Pierre (do nt on sait qu 'ell e pour ra it bi en avoi r ét é un e homéli e pa sc al e aux no u veaux ba pt is és ) et la pr emièr e de Je an . Pour l’ As cen si on et Pen te cô te , le s le ct ures d'Épît re so nt ch ois ie s dan s la let tr e au x Ép hési en s et dan s Roma ins 8, afi n que S. Pau l ne so it pas absen t du temp s pas cal. C'e st S. Pau l qui fo urn issai t déjà les pé ri cope s d' Ép ître , le jo ur de Pâque s. Un pr ob lème s' es t po sé po ur l' Anci en Test amen t. Dans le s li tu rg ies anciennes, il passe souvent à l'arrière -plan, les lectures étant toutes tirées du Nouveau Testament. Il pa ra ît pour tant di ffic il e de mettre l' Anci en Testament to talement en veilleus e pend ant hu it dimanche s; cela n'est pas dans l'esprit de la tradi tion réformée. L'Ancien Testament annonce, lui aussi, la plénitude du salu t; il est do nc né ce ss ai re à la pl én it ud e du témoignag e de l' Ég li se . C' es t po ur qu oi il a ét é ma in t enu, aux off ices du so ir de "As censio n et de Pentecô te et au x service s du ma tin des autres dima nch es, accompagné d'une variante tirée du livre des Actes (au septième dimanche, de l'Apocalypse). Le temps pa sc al es t un temps fo rt de vi e eu ch ar is tiqu e. C' es t da ns la célébr at ion de l' eu ch ar is ti e qu e l'Ég lise vit le pl us pl einement sa commun ion avec le Re ssus cité . Se lon le témoigna ge du Nouveau Testa ment, c'e st souvent au moment où les disciples se trouvent à table que le Seigneur leur apparaît. Le récit d'Emmaü s , en particul ier, at test e clairement pa r tout son dé roul emen t qu e le culte de l' Égli se es t, pa r la Parole et l'eucha ristie, une décou ver te sans cesse nouvell e du Ressuscité et une communion ave c lui. Si le temps du Carême est pour l'Église l’ occasion de redécou vrir la grâce baptismal e, le temps pascal, lui, est spécialement favorable à un approfondissement de la vie eucharistique de l'Église. LA SEMA I NE SA I NTE La Semain e sain te, dont le dimanche de s Rameau x cons titu e le po rche d' en tr ée , est, hi st or iquemen t, une ext ensio n des deu x premi ers jours de "an tique Tri duum. Sous des formes différentes selon les rit es, el le est co nsa cr ée à la co nte mp la ti on de la Pas si on. De to ut temp s, l'É gl is e s'e st ap pli quée à li re en entier, durant la Semai ne sainte, le récit de la Pa ssion de notre Seigneur. Dan s l'Église ancienn e, on utilisa même, pour la lecture liturgique, une harmonie des Évangiles, ainsi p. ex. le Diatessaron de Tatien. Dé si gnation des dimanches Acclamations et Alléluia Lect ures bibliques du temps pas cal Un temps fo rt de vi e eucharis tique Li re le récit de la pas sion
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