Liturgie des temps de fêtes
- 3 - DU JOUR DU SEIGNEUR ΑLA PÂQUE DU SEIGNEUR Selon le témoignage des quatre Évangiles, c'est au mat in du premi er jour de la semai ne juive, soit au lendemain du sabbat, que Jésus est ressus cité. S. Luc et S. Jean affirment en ou tre que le soir de ce même jour, le Seigneur s' est fait connaître aux siens comme le Ressuscité . Selon S. Jean, il leur est apparu â nouveau huit jours plus tard. Dès le début, ce jour prend donc une signification particulière: c'e st « le jour du Seigneur» (cf . Α p 1/10). Se substituant peu à peu au sabbat juif, il se présente comme le jour de l'assemblée chrétienne, le jour du culte. Dans le livre des Actes (20/7), il est expressément mentionné comme jour de l'eucharistie. Et S. Paul recommande aux chrétiens de Cori nthe de préparer ce jour- là l'offrande qu'ils destinen t à l'Église de Jérusalem (1 Co 16/2). Le diman che chr étien , jour domin ical , jour du Seign eur , est donc dès l'origine une commémor ation hebdomadaire de la résur rection du Seigneur. Il est le jour où l'Église, chaqu e semai ne, remon te à sa sou rce par la Parole du Seigneur et l'eucharistie, rejoignant ainsi l'uniquemystère de notre salut, le mystère du Seigneur mort et ressuscité. Le dimanche est donc la commémoration fondament ale du mystère pas cal. Mai s il semble bien que dès l' époque apos to liqu e, l' Égli se a donn é à la Pâqu e juive un cont enu nouv eau: un e si gnif ic ation ch rétienne. S. Pau l nou s en fournit un ind ice précis, lorsqu'il écrit aux Corinthiens: «Purifiez -vou s du vieux levain, afi n que vous deveniez une pâte nouvelle et sans levain, comme vous l'êtes aussi: car Christ, notre Pâque, a été immolé. Ainsi donc, célébr ons la fête, non avec le vieux levai n, ni avec un levain de mal ice et de méc hanceté, mai s avec les pains sans levain de la sincérité et de la vérité» (1 Co 5/7-8). Ainsi naissait, au con tac t de la Pâque juive, une commémor ation annuel le du mys tèr e pascal chr étien . Comme nt pouvait-il en être autreme nt? Tous les élémen ts de la Pâque juive apparaissaient, à l'arrière-fond du mystère chrétien, comme une prophétie de celui-ci. Le diman che était ne de la Pâque du Christ. L'apparition d'une Pâque annuelle soulignait encore cette origine: chaque ann ée, les diman ches se renouvelaient ainsi à leur sou rce. Ce fut le cas d'une man ière par ti cu li èr emen t évid en te , lo rs qu e la fixati on de la fête de Pâque s au dimanc he le pl us pr oche du 14 nisan (Pâqu e juive), plutôt qu'à cette dat e ell e-même, se fut imposée. Pâques devenait dès lors pour l'Église le dimanche par excellence, celui duquel tou s les dimanches de l'année tir ent leur signification, en se reliant au mystère unique qui les avait fait naître. On comp re nd dès lo rs l' imp or ta nce qu 'i l y a à reme ttr e Pâq ue s en év id en ce comme le sommet de l'année chrétienne et à rétablir, dans la mesure dupossible, les formes originelles de sa célébration. LA NUIT PASCALE Les débuts de la cél ébr ation annuelle de la Pâque par l'Église nous son t inconnus. Très tôt, cep end ant , ce tt e cé lébr ation appa raît sous la forme d' un se rvic e de la nu it pa scal e. Célébr er la nu it de Pâqu es, c'é tait, pour l'Église, rejoindre la méd itati on apo sto lique si att ent ive aux accomplissement s des événement s prophétiques de l'anci enn e Alliance. Il y avait eu la nuit de la dél ivrance où Dieu avait arraché le peuple de l'Exode à la servitude de l'Égypt e pour l'eng age r sur le chemin de la terre promise; il y avait maintenant cette nuit décisi ve où s'étai t accompli le miracle de la résurrection du Sei gneur, ce commencement — connu de la foi seule — d'une nouvelle création. Il y avait eu la destinée annonciatrice du peuple d'Isr aël traversan t la mer Rouge, puis recevant le pain du ciel pour soutien de sa vie au dés ert ; il y ava it maintenant cet te possibilité offerte à tout homme d'ent rer dan s les ran gs de ceux que marque le bap tême et que nourrit l'eucharisti e. Ce dépar t et ce passage , cette délivranc e et cette par ticipation aux bien s de Die u deve nai en t réal it é pour to us le s hommes so us la pro te ct io n du sa ng de l'Ag neau immolé. Nous sommes ici au cœur de la foi. II vaut la peine de retrouver annuellement, avec toute l'Église, après la préparation du Carême, une célébr ation pas cale aus si riche et aus si pleine. Comme aimaient à le dire le s Pèr es de l' Égl is e, «l a fo i des ch ré ti en s, c' es t la ré su rr e ct io n de s mo rt s». Pâques es t do nc bi en «l'expression cultuelle de l'essence du christianisme» (0. Casel). La Pâque du Christ La Pâque hebdomadaire La Pâque annuelle P â q u e s , accomplissement de l'ancienne Alliance
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