Liturgie des temps de fêtes
d'intense piété et d'adoration de la Croix: Arnulf de Louvain compose l'hymne Salve, caput cruentatum dont Paul Gerhardt fera quatre siècles plus tard le choral O Haupt voll Blut und Wunden [cf. P&C n° 287, sur une mélodie de Hans-Leo Hassler]. Le XIV e siè cle , époque des grande s épidémie s de peste , est aussi l'aube du can tique populaire [p. ex. dans P&C les n' 261 , 262, 266, 307 et sans dou te aussi 253, 315 ]. Dans ce contexte, il faut citer le cantique de Noël Gelobet seist du, Jesu Christ [P&C n° 255] dont la pr emiè re st rophe remont e à 1370 , la mélodi e étan t du sièc le suivan t. Ce cant ique es t devenu un des principaux cantiques de Noël de la chrétienté luthérienne. Au XV e siècle paraît le livre de piété le plus répandu du Moyen Age, qui n'a cessé d'êtr e réédité jusqu'à ce jour, L'Imitation de Jésus-Christ, de Thomas a Kempis; il est présent dans notre liturgie par deux prières [LTF 133, au bas de la page; LD 108/A]. Mais le XV e siècle est aussi cel ui d'un dével oppeme nt importan t du can tique popula ire [vo ir dans P&C les n os 243 , 244 , 252 , 255 , 256 , 273 , 277 , 296 , 319 , 331, 334 , 387 , 406 pour les mél odi es] . Au siècle suivant, Luther n'aura pas de peine à intr oduire le chant de l'assemblée dans la li tu rg ie en re pr en an t ce rt ai ne s mé lo di es dé jà co nnue s et en en cr éa nt à so n to ur de nouvelles. La Réformation du XVI e siècle est évidemment présente de plusieurs manières dans la Liturgie romande. L'appo rt de Luther, dans notre culte, est surtout celui des choral s (on sa it qu 'i l en a compos é une bo nn e qu ar an ta ine) : il es t le cr éa te ur du ch an t d' Eg li se éva ng él iq ue [v oi r p. ex . da ns P&C le s n' 25 8, 27 6, 32 2, 34 2, no ta mmen t po ur la musique]. Nikolaus Decius [P&C n° 365] , Paul Sperat us [P&C n° 277] , Lazar us Spengler [P&C n° 280] et plusi eurs autres par la suite ont créé des cantiques à son exemple pendant pl us d' un si èc le et demi. C' es t le gr and appo rt de l'Allemagne lu thér ie nne à l'Eg li se universelle. De Lut her, nous avons en outre sa grande Litanie [LTF 198 /A = LD 172 /A] et ses prièr es du mat in et du soi r [LD 178, 261]. Réforma teurs aus si, Jakob Otter [LD 100/B] et Leo Jud, ami de Zwingli [LD 57/P, la prière], ont apporté leur s contributions à la liturgie et mériterai ent d'être « exp loités » plus abondamment. Strasbourg, par Mar tin Bucer, nous a donné la célèbre confession des péchés que Calvin a mise en français [LTF 142 /A et LD 42/A]; cet te prièr e a été pendant plu s de tro is siècle s la pri ère qui ouvra it chaque dimanche les cul tes des Eglises réf ormées francophones! Par son style, Cal vin a marqué le culte réformé [de lui, mais très remaniée, la prière LD 128/M, et LD 246/U; de même les prièr es du mat in et du soi r, LD 178 et 261 = P&C n' S 193 et 194]. Il faudrait exploiter aussi les prières qu'i l disa it en conc lusi on de ses cour s dont certaines pourraient devenir des prières cultuelles. C'est à Calvin que l'on doit aussi- apport d'une importance co ns id ér ab le - le ch an t de s Psa umes . Le s Psa umes de Ge nè ve on t ét é ad ap té s en all ema nd, en hol landa is et en d'a utr es langue s encore ; leu r pla ce est importan te dans la Liturgie romande [ils y sont présents comme psaumes de la semaine et comme strophes de graduels entre le s lect ures bibl iques]. Il y a en fin l'apport de la Réforme angla ise que Cranmer a marquée très profondément de son sens de la langue anglaise et de sa sensibilitéliturgi que [de lui LTF 200s = LD 174s, la Litanie; et LD 44/C, la confession des péchés] . Cranmer a remarquab lement mis en forme les pr iè res tradit ionnel le s [p . ex. LD 99 /C; 262 s/H, reprise par Oste rvald en 1713 ]. La priè re de toutes les Eglises de langue anglaise porte la marque de son style jusqu'à ce jour. Alors que, vers la fin du XVI e siècle, l'Eglise roma ine impose à tous ses diocèses un Mi ss el un iq ue (1 57 0) et en tre da ns un e èr e de ru br ic isme et de sc lé ro se li tu rg iq ue (« compe nsé e », si l'o n peut dire, par les fas tes de l'a rt et de la mus ique bar oques ), les Eglises issues de la Réfo rme élaborent peu à peu des liturgies rég iona les qui ne vont pas manquer d'ailleurs de s'enrichir les unes par les autres. 101
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